Ne riez pas, j'habite à...
Ces nom ne sont pas une blague!Balot près de DijonUne charte médiévale mentionne au XIIe siècle le village bourguignon de Baielou.
Ce nom d'origine celtique exprime l'idée d'ouverture, peut-être vers la haute vallée de la Seine, tout près.
Ensuite, l'orthographe fait des siennes, hésitant entre Baalo et Ballot.
Enfin, Balot s'impose à partir de 1684, malgré qu'il soit encore en concurrence avec Bâlot.
Un peu avant, alors que la guerre de Cent Ans vient de commencer, les chevaliers de Bourgogne y construisent une forteresse.
Mais la principale curiosité locale, ce sont les grottes préhistoriques, dont celle de la Roche aux Chats.
Les félins se sont longtemps abrités dans ce gouffre tranquille, oublié par les hommes.
Pas ballot!
Benet près de La Roche-sur-YonCette ville vendéenne de 3.500 habitants doit sans doute son nom au latin benedictus.
Cet adjectif signifiant béni ou bienheureux (à l'origine de benêt)est aussi un prénom (Benoît, en français).
La localité rend aussi hommage à saint Benoît de Nursie, moine fondateur de l'ordre bénédictin au VIe siècle.
Cependant, dans le patois de l'Ouest-atlantique, un benet est une petite benne, c'est-à-dire une corbeille en osier.
La commune, longtemps appelée Benet-les-Noyers, aurait alors accueilli l'échoppe d'un marchand de noix.
Bidon près de PrivasCette bourgade ardéchoise est isolée sur un plateau de roche, couvert de buis, de vigne et d'oliviers.
Ici, on appelle ces terrains "les gras".
En occitan, le bidou (nom du hameau d'origine) désigne un point d'eau.
Il existe, en effet, en contrebas un ancien puits.
Détachée de Saint-Marcel-d'Ardèche en 1780, la ville a été baptisée Bidon, encore une référence à l'eau.
Fourtou près de CarcassonneCette petite commune de l'Aude regroupe à peine une cinquantaine d'habitants.
Elle a pourtant une histoire seigneuriale, puisqu'elle doit son nom à l'adjectif latin fortis (fort, résistant).
Situé en hauteur sur le massif des Corbières, le lieu est un point stratégique accueillant la source de la rivière Orbieu, affluant de l'Aude.
Le fief, sur lequel se dresse encore une église romane du XIIe siècle, est nommé Fortovum, Forto et Forthon (au XVIe siècle).
Depuis 1781, le village est devenu Fourtou sous l'influence du parler occitan.
La Baffe près d'EpinalLes habitants de ce village vosgien se moquent d'eux-mêmes depuis... 1389!
Le nom de La Baffe apparaît à cette date.
Il s'agit sûrement d'un sobriquet construit sur l'ancien français beffe (moquerie).
Nul ne sait si les paroissiens étaient les auteurs ou les victimes de plaisanteries.
Mais au Moyen Age, ce mot signifiait escroquerie...
Bien moins drôle.
Pîtres près d'EvreuxA la fin du XIIe siècle, l'auteure Marie de France situe, dans ce village de l'Eure, son histoire des Deux Amants.
Selon ce poème, un roi mérovingien fit bâtir la cité de Pistre en souvenir de leur destin tragique, au pied d'une colline nommée aujourd'hui côte des Deux Amants.
Depuis, le "s" de Pistre a glissé et un accent circonflexe est apparu.
On appelle les habitants de...Balot... Les Balotins
Benet... Les Bénétains
Bidon... Les Bidonais ou Bidoniers
Fourtou... Les Fortonais
La Baffe.... les habitants de La Baffe
Pîtres... Les Pistriens