Senteurs d'Orient
Millénaires et exotiques, ces fragrances nous invitent au voyage...
Tout en restant à la maison!
L'aloès: un encens priséCher, rare et précieux, le bois d'Aloès est l'un des encens les plus recherchés au monde.
Du grec aloê (nom de plusieurs plantes), le mot a désigné au fil des siècles un arbre oriental (l'Aquilaria agallocha), son bois odoriférant mais aussi une plante grasse des zones arides d'Afrique et d'Amérique.
Le parfum, lui, vient du bois qui se décline en quatre sortes (vert, ocre, pourpre et noir).
Et il est très difficile à obtenir!
D'où son prix parfois plus élevé que celui de l'or.
Brûlé, il devient l'encens de méditation par excellence, offrant dit-on énergie et sénérité.
Le benjoin: venu d'AsieTrès utilisé pour purifier l'atmosphère, le benjoin vient de l'arabe luban gawi (encens de Java).
Sa gomme de couleur jaunâtre s'obtient après incision de l'écorce d'un arbre originaire du Vietnam et du Laos (le styrax).
Chaude et vanillée, son odeur compose les notes de fond des parfums dit orientaux tel Shalimar de Guerlain, floraux ou boisés comme Kenzo Amour.
Il est aussi un composant du paper d'Arménie.
Le cade: il purifie l'airCe mot provençal est réservé à un arbre méditerranéen: le genévrier.
De son bois s'extrait l'huile de cade, un liquide goudronné, sombre, âcre et riche en molécules aromatiques.
Apprécié pour ses vertus cicatrisantes, le cade est à l'origine du nom de la marque Cadum.
Une fois brûlée, la poudre de cade purifie l'atmosphère d'une pièce et en éloigne les insectes.
Le cèdre: pour l'ambianceLe plus connu mais aussi le plus grand est le cèdre du Liban!
Originaire du Moyen-Orient, l'arbre est un conifère de grande taille qui peut atteindre 50 mètres de haut.
Les plus vieux spécimens peuvent vivre près de mille ans, parfois plus!
Lentement consumées, les pincées de poudre de son bois embaument les lieux de leur fraîcheur balsamique.
Dans l'Egypte antique, l'essence de cèdre (du grec kedros, cèdre, genévrier) et sa résine entraient dans la composition des préparations pour embaumer les momies.
Sous forme de cônes, de bâtonnets d'encens, de poudres d'aspirateur ou encore de sprays alcoolisés, elle est devenue désormais un best-seller de la parfumerie d'ambiance pour la maison.
Le galbanum: un classiqueCette gomme-résine, appelée galbanum, est tirée de la tige d'une plante vivace à fleurs jaunes, la Ferula gummosa, autrement dit, la férule gommeuse.
Elle pousse en plein soleil sur les pentes herbeuses des steppes d'Asie occidentale et centrale (Iran, Turquie, Turkménistan).
Très odorante, elle entre dans la composition d'encens, d'huiles essentielles et bien évidemment de parfums.
Ses notes vertes se retrouvent dans de grands classiques de la parfumerie française comme Chanel n° 19 ou encore Anaïs Anaïs de Cacharel.
La myrrhe: arbre et essenceElle provient d'un arbuste des savanes arides.
Une fois par an, la sève effleure l'écorce pour s'écouler en larmes jaunes après incision.
La distillation produit une huile essentielle apportant une note de fond amère caractéristique des parfums orientaux.
Chez les chrétiens, la myrrhe (du latin murra, arbrisseau d'où vient une gomme aromatique) est associée aux Rois mages.
Elle fait en effet partie des présents qu'ils apportèrent à la naissance de Jésus.
Le nard: jadis un parfum de luxeC'est l'un des plus anciens parfums orientaux.
Le nard (du sanskrit nalada, plante aromatique d'Inde) se présente sous la forme d'une huile, extraite de la tige d'une plante appelée jatamansi ou nard d'Himalaya.
On la récolte en effet dans les montagnes tibétaines.
Ce liquide de couleur ambrée au parfum capiteux très particulier est étroitement lié à la tradition ayurvédique indienne.
On retrouve également sa trace dans l'Egypte ancienne et dans la Rome antique où le nard est considéré comme un parfum de luxe.
On lui accorde de nombreuses vertus: médicinale, spirituelle, sacrée et même aphrodisiaque!
L'oliban: ou les larmes africainesSynonyme peu courant d'encens, l'oliban est, en fait, une gomme aromatique récoltée après incision d'un arbrisseau du nom de boswellia, qui est une espèce de genévrier.
Il ne pousse qu'à certains endroits.
On le déniche en effet sur la côte sud de la péninsule arabique (Yémen) et en Afrique orientale (Soudan, Somalie, Ethiopie).
Sa situation géographique explique l'origine de ses surnoms.
On l'appelle parfois larmes du Soudan ou larmes de Somalie.
Il semblerait aussi qu'il ait été nommé encens mâle, car seuls les hommes étaient autorisés à en brûler.
Son parfum est très citronné.
Le santal: une effluve indienne au sillage épicéL'apparition du mot en français coïncide avec le début de l'importation du bois de santal à Marseille, c'est-à-dire la première moitié du XIIIe siècle.
Au début, il s'écrit sandal.
Mais on adopte vite le "t" pour le rapprocher du verbe sentir et éviter la confusion avec un autre mot à la consonnance identique: sandale.
Originaire d'Inde, aujourd'hui présent en Malaisie et en Australie, ce petit arbre fournit une poudre ainsi qu'une huile essentielle très utilisée en cosmétologie.
Son essence connaîtra un grand succès en 1917 avec la création d'une nouvelle fragrance baptisée Chypre, inventée par celui que l'on a désigné comme étant le père de la parfurmerie moderne, François Coty.
De nos jours, l'odeur chaude et épicée du santal est très recherchée pour composer les parfums boisés masculins.
La térébenthine: une histoire de beaux pinsCette résine prend une couleur plus ou moins foncée, allant du jaune au brun, selon l'arbre dont elle est extraite.
Autrefois issue de la sève du pistachier, elle est aujourd'hui obtenue à partir d'autres espèces de résineux, comme le pin maritime dont provient la célèbre essence de térébenthine.
Plus connue dans les produits domestiques comme les peintures, les vernis ou les cirages, la térébenthine (du grec terminthos, arbre résineux) s'utilise aussi dans les parfums et les onguents.
Le papier d'Arménie: le plus ancien désodorisantSon histoire commence en 1885.
Alors que le chimiste Auguste Ponsot visite l'Arménie, il observe l'habitude des habitants, à l'instar des autres peuples ottomans, de désinfecter et de parfumer les maisons en brûlant du benjoin.
A son retour, avec l'aide d'Henri Rivier, pharmacien, il réussit à liquéfier cette résine dans de l'alcool et en imprègne de petites bandes de papiers.
La composition exacte du mélange aromatique demeure secrète!
Plus de deux millions de carnets sortent chaque année de l'atelier de Montrouge, près de Paris.
D'où vient... l'encens?Les Grecs, les Romains, les Mayas...
Tous ces peuples ont consumé, lors de leurs rituels cérémoniaux, diverses résines aromatiques.
D'où le nom générique d'encens (du latin incendere, enflammer).
Le saviez-vous?La fumigation: l'ancêtre du parfumLes premiers parfums (du latin fumare, fumer, et per, à travers) étaient issus de la combustion de végétaux produisant des vapeurs chargées des principes actifs de la plante.
C'est le principe de la fumigation.
Celle-ci avait pour but de désinfecter une pièce ou encore de faire une offrande aux dieux.