La jalousie amoureuse
« La jalousie est souvent considérée d’emblée comme une émotion malsaine.
En réalité, il s’agit d’une émotion au même titre que les autres, ni saine ni malsaine en soi.
Sa fonction est la même que celle des autres émotions : nous renseigner sur nos besoins.
Ce qui pose un problème dans le cas de la jalousie, comme avec certaines autres émotions, ce sont plutôt les conduites morbides et dangereuses qui en découlent souvent. »
Extrait de l’article « La jalousie amoureuse » de Michelle Larivey, Psychologue. Je lis souvent, dans les quiz, la question suivante :
"La jalousie est-elle une preuve d’amour ? ».
Nooooooon, préservez-moi de la jalousie et des excès qui en découlent !
Quand je songe à toutes les dérives de la jalousie, j’en frissonne, et pas de plaisir !
- Tout avait déjà mal commencé.
A mon premier bal (je devais avoir 14 ans), j’avais reçu la permission de minuit.
Non pas que mes parents avaient peur que je me transforme en citrouille, ni que je perde ma pantoufle de verre mais une jeune fille de bonne famille se devait d’être rentrée au bercail avant minuit (contexte d’une autre époque car aujourd’hui, il n’y a plus ou presque plus de bal et l’ambiance en soirée débute à 1 heure du matin !).
Le papa de mon chevalier servant était l’organisateur de ladite soirée.
Mes parents étaient donc rassurés, je serais bien chaperonnée …
Ma soirée fut de très courte durée.
Dès les premiers slows sur le coup de 23 heures, un potentiel prétendant a voulu m’arracher des bras de mon chevalier.
« Viens la belle par ici danser »
… Action – réaction … Chevalier se sentit investi de me protéger des bras de ce grand sauvage (1m90, Schwarzy à côté aurait presque pu aller se rhabiller) …
Chevalier a essayé d’assurer mais devant une telle force de la nature, il a été dégommé au premier coup de poing.
Ca a vite dégénéré en bagarre générale.
Chevalier étalé, le père de chevalier quant à lui a été jeté dans le vestiaire et accroché à la première patère !
Et moi, je n’ai dû mon salut qu’à mes mollets qui m’ont permis de m’enfuir vite jusque chez mes parents (heureusement, le lieu des festivités n’étaient qu’à quelques centaines de mètres de chez eux).
Quelle ne fut la surprise de mes très chers parents de me voir rentrer bien avant minuit !
« Tu ne t’es pas amusée, ma chérie ?
" Et bien, euh, c’est-à-dire que …
- A mes 20 ans, les choses ne se sont pas arrangées.
J’avais découvert le grand amour.
Cinq ans d’une relation en dents de scie – et un record de ruptures, à ce jour inégalé.
Mamour était d’une jalousie bestiale, animale : l’amour vache.
Pif paf pouf, tu m’énerves, il pète un cable et claque la porte.
Pire, pour se venger, il me cocufie avec ma copine (celle là si je l’avais eue sous la main, je lui en collais une), lui quand il revient et avoue son méfait, je lui fous une gifle avec mes cinq doigts imprimés sur sa joue et lui, il me rend une claque.
Peu après, nous rompions définitivement pour éviter de faire la une des journaux !
- Bien plus tard, je connus la jalousie à la Sherlock : téléphone et sms à toutes heures du jour (et de la nuit)
« T’es où? »
"je suis au lit."
« Tu fais quoi ? »
"je dormais, jusqu’à ce que je décroche."
« Tu es avec qui ? »
"…"
"Pourquoi tu ne réponds pas ? »
"je ne réponds pas parce que tu ne vas de toute façon pas croire que je suis seule."
« Qu’est-ce que tu as fait de ta journée ? »
"mais on s’en fout, laisse moi dormir."
Je ne devais pas être très convaincante car dans la demi-heure, le carillon de la porte d’entrée résonnait.
Entrée de Sherlock, examen minutieux de mon gsm, traque sur mon pc et le net pour infiltrer ma messagerie, profils bidons, espionnage sous mes fenêtres.
Je n’habite pas un appartement au 10eme étage mais si ça avait été le cas, je parie qu’il aurait volé le camion des pompiers pour avec la grande échelle venir coller son nez à la porte fenêtre !
- Il y eut aussi la jalousie au chantage.
« Je t’aime tant, ne me laisse pas tomber sinon je m’ouvre les veines ».
Dans ce cas là, il suffit de couper le gsm et simplement garder ses distances.
Inutile de se rendre à son domicile ou d’appeler le SAMU.
Par acquit de conscience, donnez un coup de fil 2 heures plus tard, vous constaterez que le futur mort est toujours bien vivant.
- Le plus sournois et discret (voire même insoupçonnable, du moins dans les 3 premiers de la relation) est le jaloux manipulateur, celui qui insidieusement va faire le vide autour de vous, vous isoler de votre famille et de vos amis.
Un peu comme la tactique de l’araignée, elle tisse sa toile autour de sa proie, la tétanise et puis la dévore. Gloups !
Même si le sentiment d’amour s’accompagne de jalousie, il n’est pas nécessaire que la jalousie se transforme en tyrannie pour être certain(e) que l’autre vous aime d’amour sincère et vous sera éternellement fidèle.
L’amour, c’est le partage; la jalousie, c’est de l’esclavage.